Belga et le Coronavirus
Le Coronavirus, ou COVID-19, s’est emparé du pays tout entier. La rédaction de Belga est elle aussi inondée de communiqués d’entreprises, d’organisateurs d’événements et de pouvoirs publics locaux qui prennent des mesures pour tenter d’endiguer sa propagation. Comment Belga gère-t-elle ce flot de dépêches ? Et que fait-elle pour protéger les journalistes contre le virus ? Explications de Saskia Laurent, rédactrice en chef adjointe.
Chez Belga, l’information qui concerne le COVID-19 est toujours pondérée de la même manière que n’importe quelle autre actualité : est-elle intéressante pour d’autres rédactions ou non ? Ce critère est pris en compte pour chaque communiqué qui nous parvient. « Belga s’efforce d’être aussi exhaustive que possible, mais elle regroupe certains messages pour garder une vue d’ensemble », commente Saskia. « Par exemple, si une ville comme Anvers prend des mesures, nous transmettrons l’info dans une dépêche séparée. Par contre, nous rassemblerons les communes plus petites et les villages dans un seul communiqué provincial, car en général, c’est un pouvoir public supérieur qui impose les mesures ; seuls quelques détails changent au niveau local. »
Belga ne se contente pas de suivre l’information qui lui parvient par téléphone ou par e-mail : elle réfléchit également de manière proactive aux conséquences potentielles du virus. Elle crée ainsi de nouveaux angles de vue et contacte les entreprises et instances publiques pour leur demander des informations.
Des communiqués de presse clairs
Les entreprises peuvent elles aussi prendre l’initiative. « Lorsqu’elles envoient un communiqué de presse, il est important qu’elles précisent déjà de quoi il s’agit dans l’objet du message », poursuit Saskia. « Mettez l’info en avant. Soyez clair, bref et concis et n’oubliez pas d’ajouter le numéro GSM d’une personne de contact qui pourra éventuellement fournir un complément d’explication. Et même si cela paraît superflu, assurez-vous que cette personne est réellement disponible et au courant de la situation. En général, un porte-parole mentionné par défaut dans chaque communiqué mais qui est en vacances à l’étranger ne pourra pas vraiment nous éclairer. »
Le reste de l’actualité passe au second plan
Belga n’a pas vraiment de service consacré au Coronavirus. « Au cours des dernières semaines, chaque service – intérieur, étranger, politique, sportif, économique – avait quelqu’un qui s’occupait principalement des conséquences du virus, mais depuis hier/mercredi, la quasi-totalité de la rédaction ne travaille plus que là-dessus », précise Saskia. « Bien sûr, à partir de son expertise ou son terrain d’action, chacun constate que cette actualité prend le pas sur tout le reste. » Comme de nombreuses entreprises annulent leurs communiqués de presse et leurs activités, l’afflux d’autres infos est de toute façon très faible. « On peut comparer la situation à la période qui a suivi les attentats de l’aéroport de Zaventem et du métro de Bruxelles : à l’époque, tout le reste de l’actualité est passé au second plan, tout le pays avait les yeux braqués sur un seul sujet. »
Structurez votre propre flux de communiqués
Pour structurer les communiqués destinés à ses clients, Belga utilise le thème « coronavirus ». Par ailleurs, certains mots clés divisent encore la production, de sorte que les utilisateurs peuvent très rapidement trouver tous les communiqués Belga pour une région, un secteur ou un groupe cible spécifiques. « Depuis quelques mois, nous utilisons également, pour des actualités importantes, des hashtags qui nous permettent de relier, dans notre nouvelle application Belga.press, notre propre production à celle d’autres médias. Désormais, en ajoutant systématiquement #coronavirus et #coronabelgium, les utilisateurs verront également les textes des autres médias dans lesquels ces mots reviennent. »
Un système fiable et sélectif
Mais comment Belga fait-elle la différence ? Car d’autres rédactions reçoivent elles aussi ces communiqués de presse. « Chez Belga, nous faisons trois choses : 1) nous sélectionnons les communiqués les plus importants, 2) nous les vérifions et les estampillons comme « fiables » et 3) nous avons notre fonction d’alerte qui nous permet d’avertir les rédactions lorsqu’un communiqué important est diffusé », commente Saskia. « De cette façon, nous aidons les rédactions à faire elles-mêmes une bonne sélection et elles savent que, comme toujours, elles peuvent compter sur Belga pour obtenir des informations fiables et complètes. »
Télétravail renforcé
Des mesures ont également été prises au niveau des bureaux bruxellois. La rédaction était un peu moins peuplée ces derniers jours, les journalistes télétravaillent plus que jamais. « Tous ceux qui le souhaitent peuvent travailler à domicile », précise Saskia. « Pour la première fois, certains membres de nos rédactions, qui travaillent d’ordinaire à Bruxelles, restent également chez eux. Nous remarquons que nous devons être très précis dans notre communication, mais cela fonctionne bien. » Belga travaille depuis de nombreuses années avec des correspondants dans tout le pays, et son infrastructure technique est donc conçue de manière à ce qu’une présence physique à la rédaction ne soit pas toujours nécessaire. « Nous travaillons déjà beaucoup par téléphone et par e-mail ; ce sera davantage le cas dans les jours et les semaines à venir, voilà tout. Aujourd’hui, pour la première fois, nous avons fait notre briefing matinal sur WhatsApp et cela s’est bien passé. »
Distanciation sociale
Afin de protéger les collègues qui travaillent encore à la rédaction ou qui assistent aux points presse, Belga a diffusé les conseils classiques : « On ne se donne plus la main, on ne se fait plus la bise et on se lave souvent les mains », énumère Saskia. « Les collègues qui montrent des symptômes de rhume doivent obligatoirement travailler une semaine à domicile. Quiconque a été en contact avec une personne infectée est soumis à une quarantaine de deux semaines. Heureusement, nous n’avons eu qu’un seul cas jusqu’à présent. »
Superdesk reporté
Enfin, le Coronavirus a également une conséquence plus importante pour Belga : normalement, les rédacteurs en chef devaient passer à un nouveau programme éditorial, Superdesk, le 24 mars. Au cours des deux semaines suivantes, des formations étaient prévues pour maîtriser ce nouvel outil, mais elles ont toutes été annulées. Sa mise en place est donc reportée jusqu’à nouvel ordre.