Notre homme sur le Tour : le photographe David Stockman suit le Tour de France à moto
La 108e édition du Tour de France a démarré de Brest le samedi 26 juin. Il y avait 184 coureurs au départ… mais ils ne sont pas les seuls à avoir parcouru chaque kilomètre de ce Tour. Dans leur sillage, douze photographes de presse et quatre équipes de tournage suivent l’ensemble du parcours à moto. L’un d’entre eux, le photographe David Stockman, suit le Tour pour Belga depuis des années.
David est désormais un photographe cycliste accompli. Il en est à son huitième Tour à moto pour Belga, mais il a également acquis de l’expérience en cyclocross et suit d’autres courses d’un jour en tant que photographe. « Les journées sont parfois longues, mais après toutes ces années, c’est devenu une passion », nous confie-t-il. « Je connais aussi beaucoup de coureurs personnellement, car nous nous voyons à chaque fois. Grâce au cyclocross, je connais Wout van Aert et Mathieu van der Poel, mais d’autres membres du peloton ne sont plus des inconnus pour moi. »
Pour David, la préparation d’une étape du Tour commence dès la veille. « Je m’assure que tout est prêt pour le lendemain. L’accréditation est-elle en ordre ? Mes clés sont-elles prêtes ? Toutes les batteries de mes appareils sont-elles correctement chargées ? Une bonne préparation est précieuse. »
Le jour même, il décide des images à prendre et de la place qu’il occupe dans la course. « C’est au motard et au photographe d’évaluer la situation », explique David. « Nous suivons tout via la radio et l’organisation. Ainsi, nous décidons quelles images nous voulons et quel(s) coureur(s) nous voulons voir sur la photo à ce moment-là. Bien sûr, je travaille pour Belga et notre attention se porte généralement sur les Belges dans la course. »
Au terme de chaque étape, quelque 200 photos sont mises à la disposition des clients. « La sélection se fait déjà sur la route, je peux l’envoyer directement à l’agence à Bruxelles depuis la moto », explique David. « La technologie s’est énormément améliorée, donc tout est beaucoup plus rapide. Avant, je passais environ deux heures dans la salle de presse le soir pour sélectionner et transmettre les photos, mais maintenant cela va beaucoup plus vite. Mais cette évolution a aussi augmenté la pression à certains moments : tout doit être fait « à la minute » et si votre connexion 4G est en panne — ce qui arrive parfois dans le Tour — cela peut provoquer de la frustration ou du stress. »
À moto, David est toujours accompagné du motard Kurt Vandenborre. Il y a beaucoup de confiance entre les deux, les balades d'une heure se déroulent dans une ambiance agréable. "Parfois, il y a des descentes dangereuses où il faut aussi faire attention, mais il y a une foi aveugle et le reste de la journée on s'amuse", dit David.
Au fil des ans, David a vu le Tour évoluer, notamment grâce à quelques jeunes coureurs. « Jadis, quelques équipes étaient dominantes et la course était beaucoup plus contrôlée. Aujourd’hui, les jeunes coureurs ont la possibilité de gagner des étapes eux-mêmes, et chaque étape est vraiment une course en soi, au sein du grand tout que forme le Tour. Les jeunes se montrent, et je trouve cela très cool. En gros, cette édition du Tour est déjà courue, et Pogačar va probablement gagner, mais je suis convaincu que les prochains jours apporteront encore de belles étapes. »
David attend toujours avec impatience les passages dans les Pyrénées. « Les étapes de montagne sont toujours plus belles en termes d’image. On a de belles vues et souvent, le peloton s’éparpille. Cela donne lieu à des photos beaucoup plus chouettes, et souvent, il y a aussi plus d’action que dans les étapes en ligne où tout le monde reste groupé jusqu’à l’arrivée. »
Le parcours a également changé ces dernières années. « Beaucoup de nouveaux obstacles sont venus s’ajouter, mais l’UCI devrait se montrer un peu plus attentive à ce sujet », estime-t-il. « Et il faut aussi que le public soit mieux sensibilisé, pour éviter ou prévenir des situations comme cette chute collective de la première semaine. »
David suit très volontiers les mesures sanitaires. « Pour être autorisés à assister au départ, tous les journalistes et photographes devaient pouvoir présenter un test PCR négatif ou une preuve de double vaccination », explique-t-il. « L’organisation impose quelques restrictions supplémentaires : à l’arrivée, par exemple, le nombre de photographes est réduit et les images doivent être partagées avec d’autres agences. L’organisation veut éviter d’avoir trop de monde dans une zone restreinte, et elle fournit également des tests gratuits si nécessaire. Peut-être devrons-nous subir un autre test lorsque nous passerons par Andorre. Les coureurs eux-mêmes semblent peu affectés par les mesures covid : ils sont toujours aussi accessibles qu’avant et sont par ailleurs testés régulièrement. »
Le Tour se termine traditionnellement le 18 juillet sur les Champs-Élysées à Paris. Les coureurs qui franchissent la ligne d’arrivée ont alors pédalé sur 3 383 kilomètres.
Legende foto bovenaan: Belgian Wout Van Aert of Team Jumbo-Visma pictured in action during the second passage on the Mont Ventoux mountain, during stage 11 of the 108th edition of the Tour de France cycling race, 198,9 km from Sorgues to Malaucene, France, Wednesday 07 July 2021 (© BelgaImage-David Stockman)